La participation : un outil au service des projets

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Pour une commune, mettre en place un processus participatif en phase de développement d’un projet permet souvent de mieux comprendre les attentes des parties-prenantes, de prendre en compte leurs préoccupations et de construire ensemble un projet plus transversal et cohérent.

Que ce soit lors d’aménagements urbains, du développement de nouvelles infrastructures ou dans le cadre de fusion de communes, quelle collectivité n’a jamais été confrontée au refus des habitants une fois le projet défini ? Et si la participation était l’une des clés pour développer de meilleurs projets, plus en adéquation avec les attentes des personnes concernées ?

La participation : pour des projets avec une certaine marge de manœuvre

La participation ne se résume pas à de la communication ou de la négociation, même si ces deux éléments en font partie. La première règle pour qu’une démarche puisse être participative, c’est qu’il doit exister une marge de manœuvre au niveau du projet développé. En effet, les réflexions des participants au processus doivent pouvoir être prises en compte et influencer le projet.

La participation peut être intégrée à toutes les phases d’un projet : en amont, elle peut être utilisée pour effectuer des diagnostics partagés de l’existant ; lors de la conception, elle fait émerger des idées nouvelles ; en phase de réalisation, elle permet de tester certaines variantes ; et elle peut également être utilisée pour le suivi ou l’évaluation des projets réalisés.

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Quelle plus-value pour les communes ?

Une démarche participative bien organisée peut se révéler une vraie plus-value. Les porteurs du projet peuvent donner une information claire et maîtrisée, les participants peuvent faire remonter leurs attentes et proposer des améliorations grâce à leur expertise d’usage et cela permet d’identifier des conflits d’usages potentiels avant qu’ils ne soient déjà cristallisés.

A l’interne de l’administration, elle favorise la transversalité entre les services. Elle peut être utilisée pour améliorer la cohérence des projets développés ou pour définir collectivement le programme de législature ou des stratégies spécifiques.

La participation est également un outil qui favorise le lien social et l’appropriation et le respect des projets réalisés.

Malgré ces bénéfices, la participation doit encore souvent faire face à une certaine réticence de la part des élus. Les craintes majoritairement relayées sont la perte de pouvoir décisionnel et le risque que le projet prenne une tournure tout autre que celle souhaitée initialement.

Des règles du jeu à définir clairement

Pour qu’un processus participatif ne se transforme pas en une démarche frustrante pour tous, il faut que les règles du jeu soient très claires dès le départ. Pour cela, il est notamment primordial de définir le cadre de la participation (qu’est-ce qui est négociable, qu’est-ce qui ne l’est pas), de clarifier le rôle de chacun (qui décide de quoi, de quelle manière et à quels moments) et de prévoir en amont du processus dans quels livrables les résultats des réflexions seront intégrés (plan directeur, cahier des charges, stratégie, etc.). Et ces règles d’or ne s’improvisent pas.

Un exemple, l’élaboration participative d’une stratégie de développement durable 

En 2018, l’exécutif de la Ville d’Yverdon-les-Bains a souhaité intégrer les services de l’administration et la population dans le renouvellement de sa stratégie de développement durable.

Une première analyse des forces et faiblesses de la ville en termes de durabilité a tout d’abord été réalisée par les chefs de services de l’administration. Ce bilan a permis de dégager des thématiques prioritaires et de proposer collectivement des objectifs et actions sur lesquels travailler. Le catalogue d’action a ensuite été complété par une vingtaine de chefs de projet de différents services.

En parallèle, la population a été impliquée lors de soirées participatives, au marché hebdomadaire ou encore via des boîtes à idées disposées dans plusieurs magasins ou lieux publics de la ville. Les habitants ont eu l’occasion de proposer des projets susceptibles d’améliorer la qualité de vie sur le territoire communale à l’horizon 2030.

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Pour clore ce processus, appelé « votre ville, vos idées », une exposition présentant les 280 idées récoltées durant la démarche participative, ainsi que quelques projets exemplaires déjà réalisés par l’administration a été organisée dans le cadre du festival Alternat’Yv.

« Nous avons voulu que les yverdonnoises et yverdonnois deviennent des peintres de leur ville en l’imaginant à 2030. L’idée était de se projeter, mais aussi de susciter un élan collectif », Carmen Tanner, Municipale

Comment passer de l’idée à la mise en oeuvre 

Une démarche participative peut donc contribuer à développer un meilleur projet. Mais pour qu’elle soit réussie, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte.

La formation interactive et pratique « Réussir un processus participatif  » vous permettra de découvrir les questions clé à se poser lors de la mise en place d’un processus participatif et de développer des compétences clés comme :

  • Identifier tous les acteurs à impliquer au processus
  • Définir le cadre afin de faire réfléchir les participants dans les limites du possible 
  • Poser les bonnes questions aux bons acteurs : elles seront différentes s’il s’agit d’une expertise professionnelle ou d’une expertise d’usage (population)
  • Trouver des manières innovantes et ludiques de permettre aux gens de s’exprimer
  • Restituer la parole des participants de manière vulgarisée et transparente
  • Choisir des livrables dans lesquels « retranscrire » la parole des habitants

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