La crise actuelle en lien avec le Coronavirus donne matière à réflexion, et cela peut amener l’envie de changer quelque chose dans notre organisation (entreprise, collectivité, association, etc.).
Dans la plupart des cas, ce n’est pas l’expertise métier qui manque pour faire avancer nos idées et projets (pour cela il existe des cours appropriés dans le domaine de l’environnement), et ce sont de tout autres aspects qui jouent un rôle. Que ce soit à cause des supérieurs qui s’y opposent, du manque de moyens financiers dû à des priorités différentes ou simplement à cause de mésententes personnelles. Avec une pointe d’ironie, on appelle cela le « facteur humain ». Au lieu de le laisser agir aveuglément, on peut aussi l’influencer activement pour avoir plus d’impact, même en l’absence de pouvoir de décision formel.

La question qui se pose est la suivante : comment puis-je exercer davantage d’influence dans mon organisation, pour mieux faire avancer mes idées et mes projets ; comment puis-je permettre à mon domaine d’expertise d’être mieux pris en compte ? L’expérience montre que le « facteur humain » est particulièrement déterminant pour les domaines transversaux telles que la qualité, le marketing, la sécurité ou d’autres projets spécifiques qui n’affectent pas explicitement et directement les objectifs généraux de l’organisation. En particulier, les objectifs interdépartementaux ne peuvent être mis en œuvre de manière indépendante, l’un chacun dépendant de la coopération, du soutien et / ou des ressources d’autres services, alors que ces derniers ont tous leurs propres priorités et, bien sûr, des ressources limitées.
L’environnement, la responsabilité sociale, la durabilité et le climat sont des sujets qui entrent souvent dans cette catégorie. Ils sont plus importants que jamais dans le contexte de la crise actuelle. Le risque est grand qu’une fois la crise passée, la société retombe automatiquement dans ses vieilles habitudes. C’est pourquoi il est essentiel pour beaucoup d’entre nous de préparer les changements dès maintenant, afin d’utiliser les opportunités à bon escient.
Il est donc essentiel de prendre conscience du « facteur humain » et de ne pas le traiter comme un facteur extérieur perturbateur. Il existe cinq approches simples qui aident chacunE à tous les niveaux à prendre en compte le système organisationnel autour de ses thèmes et projets de manière holistique, afin de l’influencer positivement :
1. Analyser le système d’objectifs
Chaque organisation a des objectifs généraux qui sont plus ou moins explicitement formulés. Dans le meilleur des cas, ils sont coordonnés et cohérents, mais dans la plupart des cas, il y a des objectifs contradictoires. Avant de pouvoir faire avancer avec succès un sujet ou ses objectifs en interne, il faut comprendre dans quel système d’objectifs plus large on agit, quelles synergies peuvent être utilisées ou quels conflits peuvent être anticipés. Dans l’idéal, on peut influencer le système cible – mais ce n’est pas toujours possible.
2. Comprendre les groupes d’intérêt
Dans chaque organisation, il existe des groupes d’intérêt très différents, qui sont rarement listés explicitement : Les actionnaires, la direction, les services centraux, le service extérieur, les familles des employéEs, les voisins, le personnel d’entretien, les apprentiEs, etc.
Une simple analyse des groupes d’intérêt peut se faire en quelques heures et vous permet de comprendre l’impact de votre projet sur les différents groupes d’intérêt, ainsi que la façon dont ces derniers peuvent l’influencer.

Photo : unsplash.com | Photographe : Proxyclick Visitor Management System
3. Identifier et tisser des liens sociaux
L’analyse des groupes d’intérêts permet d’identifier avant tout des relations fonctionnelles et systémiques. Mais derrière chaque membre d’un groupe d’intérêt, il y a une personne individuelle. Il vaut la peine de se pencher sur l’individu et de comprendre les relations personnelles et les interrelations. Qui vit dans le même village, qui est dans le même club de football, qui a des difficultés personnelles avec qui, qui fait ses trajets pendulaires ensemble? Il ne s’agit pas d'”intriguer” ni de construire des relations de type clanique, mais d’être conscient de l’existence de ces liens. En particulier à l’ère de la collaboration virtuelle, il est important de donner de la valeur à la dimension personnelle. Un sourire à la fin de la vidéoconférence ou une question sur l’état de santé d’une personne – ces petits gestes créent un climat de confiance.
4. Connaître vos propres valeurs
Derrière chaque projet, il y a des personnes, et chaque personne a des valeurs qui lui sont propres. S’il existe des points communs entre ces valeurs, cela peut avoir un effet positif important sur les projets communs – mais l’inverse peut aussi être inhibiteur. S’il est illusoire de vouloir changer les valeurs des autres à son propre avantage, il est important d’être clair sur ses propres valeurs et les faire connaître aux autres. Dans le même temps, les valeurs des autres doivent être respectées. Des systèmes de valeurs différents mais bien compris peuvent très bien fonctionner ensemble, si les personnes concernées en sont conscientes. Cela crée de la crédibilité, de la compréhensibilité et, en fin de compte, de la confiance.
5. Communiquer de manière appropriée
En fin de compte, il faut communiquer de manière appropriée dans chaque situation. Cela implique de faire preuve d’empathie pour l’autre personne, de l’écouter activement et d’essayer de la comprendre. L’appréciation et l’intérêt réel sont à la base du succès d’une discussion. Il faut toujours rester fidèle à soi-même, ne pas jouer de rôle, tout en restant professionnel.
Le facteur humain renforce les compétences professionnelles et complète les relations fonctionnelles
Ces cinq approches simples permettent d’appréhender le facteur humain de manière constructive et de l’utiliser à bon escient. Si nous le prenons activement en compte et si nous y travaillons consciemment, nous pouvons faire ressortir le meilleur au-delà des aspects techniques. Moins le facteur humain est visible, plus le rôle qu’il joue est incompréhensible. On l’oublie trop souvent dans la vie quotidienne – et encore plus dans la collaboration virtuelle. Chez sanu sa nous proposons de nous attaquer activement à cette dimension dans le cadre de nos formations et de nos mandats.