…également en matière de développement durable
sanu sa est constamment confronté au thème de la digitalisation lors de ses discussions avec ses partenaires, amis et autres intéressés. Les principales conclusions que nous avons pu tirer de ces rencontres – y compris celles faites suite à des discussions internes en 2018 – sont présentées ci-dessous.
« Je sais que je ne sais rien »
Ce qui était jadis valable dans l’Antiquité l’est encore aujourd’hui, surtout si on parle de digitalisation et qu’on y ajoute la notion de durabilité. L’une des constatations les plus répandues semble être que les connaissances en matière de digitalisation sont encore largement insuffisantes.
Ce qu’il faut, c’est un espace où l’on peut expérimenter, commettre des erreurs sans engendrer de conséquences graves, apprendre. En parallèle, il apparaît clairement qu’il est crucial de poser des questions critiques et d’échanger des informations de manière intensive avec les différents acteurs dans tous les secteurs, en particulier avec les représentants du système politique et éducatif. Les acteurs de la durabilité voient un grand besoin d’action.
Trop rapide pour nous ?
Les plus grands dangers se situent dans l’énorme progrès technique, qui peut rendre certains postes de travail obsolètes, ou du moins, grâce à une grande efficacité, réduire considérablement la charge de travail. On craint également que les progrès de la digitalisation réduisent nos compétences sociales, nous éloignent de la nature et également de la génération la plus âgée.
Un autre point qui est souvent abordé et qui revêt une grande importance est la gouvernance qui se doit d’être responsable face à l’énorme quantité de données générées par la digitalisation. Cela suscite beaucoup de questions éthiques. D’une part, on voit un danger dans le regroupement des connaissances qui peut être associé à un regroupement du pouvoir ; d’autre part, les outils sont susceptibles de crasher et les données peuvent être utilisées à mauvais escient, voire être attaquées par des pirates informatiques.
Mais la digitalisation présente aussi des avantages. Une utilisation correcte permet d’augmenter considérablement l’efficacité et d’économiser des ressources. On parle également de l’opportunité que représente la digitalisation pour le développement de l’économie circulaire, grâce à ses méthodes de mesure et de transmission d’une grande quantité de données. La possibilité de partager ces données, de les utiliser activement et de collecter des informations offre un énorme potentiel.
Créer les bonnes conditions
Afin d’exploiter pleinement ce potentiel de numérisation, certains ajustements sont encore nécessaires. Le manque de ressources et de temps pour traiter ce sujet de manière intensive est souvent mentionné. Avoir un aperçu approfondi des nombreuses possibilités et outils de la digitalisation est essentiel. L’idée d’un “bac à sable”, dans lequel de nouvelles idées peuvent émerger, des expériences faisant appel aux dernières technologies peuvent être réalisées et dont les résultats peuvent être discutés a été abordée à plusieurs reprises. Le développement de nouveaux projets et de nouvelles visions exige certainement aussi un certain courage – la numérisation en est encore à ses balbutiements et pour beaucoup de gens, l’avenir ne semble pas très concret.
SmartCities est peut-être déjà une réalité, mais cela reste abstrait. De la vitesse et de la créativité sont nécessaires pour donner forme aux idées nouvelles. C’est précisément cette vitesse qui ne peut guère être maintenue avec le système politique et administratif suisse – c’est pourquoi la nécessité d’agir a également été identifiée à ce niveau.
A quel prix ?
Comme pour (pratiquement) tout, il n’y a pas d’outputs sans inputs : des ressources humaines, financières et matérielles sont nécessaires pour permettre la digitalisation. Les matières premières – en particulier les métaux rares – qui sont utilisées pour la création de toute l’infrastructure informatique sont toujours au centre des discussions. Le développement explosif de la digitalisation exige de grandes quantités de ces matières. Malheureusement, l’extraction s’effectue généralement dans des conditions de travail plus que douteuses. La grande quantité d’énergie nécessaire pour la digitalisation à grande échelle fait également débat : Quelles seront les sources utilisées pour cela ?
Ce sont des questions auxquelles la société et les entreprises se retrouvent de plus en plus confrontées.